Après avoir fait ses armes dans la publicité et la bande dessinée, Bernard Deyriès, réalisateur des Mystérieuses Cités d'Or, s'associa à Jean Chalopin dans l'aventure D.I.C.. Il fut le maître d'oeuvre de la plupart des productions de cette société, travaillant tantôt en France, au Japon ou aux États-Unis.
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Tout document ayant attrait à Bernard Deyriès, notamment des images de sa BD : L'Histoire de la Musique en Bandes Dessinées..

Moulinsart
Bernard Deyriès a travaillé en collaboration avec Ellipse (la société de production de Philippe Gildas, filiale de Canal+) sur la série Les Aventures de Tintin.

Jayce et les Conquérants de la Lumière
Une deuxième saison à cette coproduction franco-canadienne était à l'origine prévue... Elle n'a pourtant jamais vu le jour et Jayce n'a jamais retrouvé son père ! (snif !)

Merci (ter).
Merci à Christian Labrie, Jean-Baptiste Rousseau et à Manu pour m'avoir fait parvenir ces interviewes !

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Esteban
Bernard Deyriès
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Interview d'Animeland

Bernard Deyriès est un de nos plus brillants réalisateurs de dessins animés français puisqu'il a travaillé entre autres sur Ulysse 31 et Jayce mais également sur Les Mystérieuses Cités d'Or. Nous sommes allés le rencontrer une seconde fois (il avait déjà fait l'objet d'une interview dans AnimeLand n°14) afin qu'il nous parle plus en détail de la création des Cités d'Or...

Au début, vous destiniez-vous à une carrière dans le monde de l'animation ?

En novembre 1996, à l'occasion de la sortie en cassettes vidéo des Mystérieuses Cités d'Or, AnimeLand, magazine français dédié à l'animation, consacrait un article de six pages à la série.
Cet interview de Bernard Deyriès en était la conclusion.

J'avais déjà au départ une formation graphique car j'avais fait une école de dessin et que j'avais déjà travaillé dans le monde de la publicité. (NDLR : Bernard Deyriès est aussi le dessinateur de L'histoire de la musique en bande dessinée.)

La plupart des dessins animés que vous avez réalisés était plus orientée vers le marché américain. Pour quelles raisons ?

Nos premières créations s'étaient faites en coproduction avec des chaînes françaises ou luxembourgeoises, comme Ulysse 31, Les Mystérieuses Cités d'Or, Les Minipouss ou encore L'inspecteur Gadget. Mais il est vrai aussi que la majeure partie de nos productions était commandée par les grands "Networks" (réseaux de chaînes privées) américains, et sont ensuite arrivées sur le marché français avec Jayce, M.A.S.K., Pole Position, etc...

Venons-en à ce qui nous intéresse tout spécialement aujourd'hui... Comment avez-vous eu l'idée des Cités d'Or ?

Eh bien, nous avions eu un très bon résultat pour notre première coproduction avec les Japonais sur Ulysse 31. Nous avions donc décidé, Jean Chalopin et moi-même, de renouveler l'expérience, à la seule différence que nous avions financé majoritairement Ulysse 31, à 51% : cette fois, c'était les Japonais qui finançaient à 51%. Nous étions très intéressés de produire avec la NHK, la chaîne nationale japonaise, qui avait une image assez prestigieuse. De plus, la NHK ne produisait que très très peu d'animation, comparée aux autres chaînes de télévision privées, mais en contrepartie, ces productions étaient de très bonne qualité. Ils étaient à ce moment-là sur un projet appelé Les Mystérieuses Cités d'Or, basé sur un roman de l'auteur américain Scott O'Dell appelé The King's Fifth et City of Seven Serpents. Cela nous a beaucoup plu, et nous avons alors décidé de rentrer en coproduction avec eux.

Quel a été votre rôle exact dans la série ?

Un Esteban JaponiséLes Japonais avaient déjà commencé l'adaptation et le travail graphique préparatoire. Notre travail a alors consisté à modifier certains personnages graphiquement, comme par exemple arrondir les mentons ou encore diminuer la grosseur des yeux. Nous sommes intervenus sur les mécaniques et les véhicules.

Comment vous est venue l'idée du Solaris et du Grand Condor ?

Je voulais un aspect un peu plus magique et mystérieux pour le Solaris et pour le Grand Condor, afin qu'ils correspondent un peu plus au thème de la série. Un peu comme si les concepteurs de ces véhicules avaient maîtrisé une science très avancée, et avaient disparu par la suite dans un cataclysme ou, tout simplement, parce qu'ils seraient rentrés chez eux...
Par exemple, à l'origine, le Solaris était tout en bois, avec des voiles conventionnelles, et cela lui donnait un aspect trop "médiéval". Nous l'avons donc relooké en le rendant plus métallique et en lui adjoignant les voiles solaires. L'effet DeyrièsPour le Grand Condor, cela a posé moins de problèmes car on ne voyait pas l'intérieur de celui-ci. Nous lui avons juste donné un tableau de bord un peu plus "SF".

Et au niveau du scénario ?

Les Japonais avaient déjà adapté le roman pour l'animation. Nous nous sommes surtout occupés des storyboards. Jean et moi, parallèlement, nous sommes principalement occupés de l'adaptation en français. Nous avons essayé de donner un bon rythme, de donner un peu plus de force aux scénarios et aux dialogues.

Quelles ont été vos relations avec les Japonais ?

Ils étaient très surpris au début car il n'y avait jamais eu auparavant de coproduction d'animation entre la France et le Japon, à l'exception d'Ulysse 31. Mais nos relations ont été très bonnes. Nous avions de fréquentes réunions de travail avec les producteurs et avec les membres du staff de création. Heureusement, comme sur Ulysse 31, nous étions entourés de véritables professionnels, et il n'y a quasiment jamais eu de problèmes.

Pourquoi la série n'a-t-elle jamais connu de suite ?

En fait, à l'époque, les gens n'étaient pas très "suite" à tout prix. On créait quelque chose d'abord parce que cela nous plaisait et non pas dans l'optique de faire de l'argent. De plus, je crois que le roman se termine ainsi et qu'il n'y a pas non plus de suite à l'histoire. Bien sûr, Jean aurait pu créer cette suite s'il l'avait voulu, mais nous avions déjà énormément de nouveaux projets qui allaient voir le jour, alors nous avons décidé d'arrêter.

Quelles ont été vos bases de recherche pour la confection des documentaires ?

De ce côté-là, nous n'intervenions pas du tout : c'est la NHK elle-même qui s'occupait de fournir ces documentaires. La NHK avait une puissance phénoménale, avec des équipes de reportage partout à travers le monde, et ils tournaient ces différents reportages en se référant directement au contenu de chaque épisode animé.

Comment expliquez-vous le faible merchandising de la série en France par rapport à Ulysse 31 ?

Le sujet ne s'y prêtait peut-être pas réellement, car il n'y a quasiment pas de machines, ou de matière à créer du merchandising. De plus, à l'époque nous n'étions pas très tournés vers les produits dérivés. Cette notion est venue un petit peu plus tard, avec Gadget et les autres séries destinées au marché américain.

Pourquoi le générique de début est-il plus court dans la version française que dans la version japonaise ?

Je ne me souviens pas trop, mais je pense que cela doit correspondre en fait à la longueur de la chanson en français. A l'époque il n'était pas encore question de censure à qui mieux mieux.

Dernièrement, vous avez été invité à une scéance de dédicaces lors d'une convention d'animation à Paris. Vous attendiez-vous à un tel succès et à un tel enthousiasme de la part des fans ?

J'avoue que j'en ai été le premier surpris, mais j'ai été vraiment content. Je m'attendais à me trouver face à face avec une trentaine de fans, mais quand j'ai vu la centaine de personnes qui se pressait devant le stand, cela m'a fait un drôle de coup au coeur. Je suis vraiment heureux de voir qu'avec toutes ces années, les gens ne nous ont pas oublié.

Merci M. Deyriès.

Merci

Interview réalisée par Pierre Giner et Nicolas Ruedy.


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Les Mystérieuses Cités d'Or, Copyright © RTL / NHK / Antenne 2, 1982.
Edition n°9, avril 1999. Page mise à jour le 28/07/99.
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